Se lancer en freelance, c’est aussi apprendre à bien calculer son revenu. Entre le montant facturé aux clients (le brut) et ce qui reste réellement sur votre compte après les charges (le net), la différence peut être importante. Comprendre cette distinction est essentiel pour fixer des tarifs justes, assurer la rentabilité de son activité et éviter les mauvaises surprises.
Brut, net, chiffre d’affaires : quelles différences ?
Le chiffre d’affaires correspond à la somme des ventes de biens ou de services sur un exercice comptable (calculé en général de façon annuelle). C’est donc la totalité des prestations facturées sur une période donnée. Supposons que vous êtes graphiste par exemple et que vous facturez une création à 10 €. Si vous réalisez 100 créations durant l’année, votre chiffre d’affaires s’élèvera donc à 1000 €.
Quant aux revenus, ils correspondent à ce qu’il restera dans votre poche après déduction de toutes les charges. Le revenu brut renvoie à la différence entre le chiffre d’affaires et les charges (achat de matières premières, paiement des sous-traitants, frais d’électricité…). Un simulateur freelance brut net permet de le calculer facilement.
Le revenu net est la différence entre le revenu brut et le paiement de certains impôts. En d’autres mots, il s’agit du montant qu’il vous restera si vous souhaitez vous verser un salaire ou investir.
Pourquoi comprendre les différences entre brut, net et chiffre d’affaires ?
La différenciation du chiffre d’affaires et des revenus vous permet d’avoir une idée très précise de vos dépenses et de ce que vous percevez réellement. Vous pourrez ainsi mieux gérer vos comptes et avoir une trésorerie solide.
La différenciation du chiffre d’affaires et des revenus se révèle également essentielle du point de vue fiscal. Certains prélèvements obligatoires sont en effet calculés en fonction du montant du chiffre d’affaires, alors que d’autres dépendent des revenus.
Faire la différence entre le chiffre d’affaires et vos revenus vous permet enfin d’anticiper les charges sociales. Vous prenez ainsi les dispositions afin d’éviter de sous-évaluer vos tarifs.
Quelques outils pour calculer son revenu net en freelance
De nombreux simulateurs en ligne vous permettent aujourd’hui d’estimer votre revenu net en freelance en seulement quelques clics. C’est notamment le cas de HIWAY qui facilite le calcul précis de votre rémunération en fonction des charges, des obligations sociales et fiscales.
Les micro-entreprises appliquent un abattement forfaitaire sur le chiffre d’affaires pour déterminer le revenu imposable. Pour les prestations de service, le taux de charges sociales est généralement autour de 22 %. Si vous facturez 3 000 € par mois, votre revenu net après cotisations se situera autour de 2 340 € (hors impôt sur le revenu).
En SASU, la rémunération se fait en salaire (soumis aux charges sociales) ou en dividendes. Les charges sociales sont plus élevées qu’en micro-entreprise (souvent 45 % à 50 % du brut). Pour un chiffre d’affaires de 5 000 €, une fois déduites les charges sociales et fiscales, le revenu net peut être d’environ 2 500 € à 2 700 € selon les options choisies (IS, rémunération, dividendes).
Conseils pour fixer un revenu réaliste et durable
Fixer ses tarifs au hasard peut vite mettre en péril la rentabilité de votre activité. Pour construire un revenu réaliste et pérenne, il faut partir de son objectif net et intégrer toutes les charges. Commencez par calculer le revenu dont vous avez réellement besoin pour vivre : Loyer, factures, alimentation, loisirs, vacances, épargne et projets personnels
Une fois votre revenu cible défini, calculez votre tarif journalier moyen (TJM) :
TJM = (Revenu brut annuel souhaité + charges) ÷ Nombre de jours facturables
Pensez à inclure les jours non facturés (prospection, formation, vacances), les frais fixes (logiciels, assurance, matériel).
Les freelances sous-estiment souvent certains coûts : impôt sur le revenu (en plus des cotisations sociales), mutuelle et prévoyance, remplacement du matériel ou évolution de logiciels, périodes sans mission. Prévoyez une marge de sécurité (10 à 15 % de votre CA) pour absorber ces imprévus sans mettre en danger votre activité.